200 FAMILLES EXPULSÉES ET D’AUTRES RISQUANT DE L’ÊTRE
Quelque 200 familles ont été expulsées de force de leur logement dans un quartier informel de Titanyen, à la périphérie de Port-au-Prince, la capitale haïtienne. Des centaines d’autres familles vivant à proximité risquent de subir le même sort. Nombre d’entre elles ont été victimes du séisme qui a frappé Haïti en janvier 2010 et ont déjà été expulsées de force.
Le 7 décembre, une soixantaine de familles ont été expulsées d’un quartier informel de Titanyen, à la périphérie de Port-au-Prince. Les 9 et 10 décembre, un juge de paix de la commune de Croix-des-Bouquets, accompagné de policiers et d’hommes armés, s’est rendu sur les lieux afin d’achever l’opération, en dépit du tollé suscité par la première expulsion et les violences commises à l’égard des habitants. Plus de 200 familles se sont retrouvées sans domicile à la suite de ces deux expulsions. Nombre d’entre elles avaient déjà été expulsées de force du camp Mozayik, à Delmas, en mai 2012 et réinstallées à Titanyen.
L’expulsion de Titanyen aurait été ordonnée par un tribunal au mois de juin. Pourtant, les habitants ont déclaré ne pas avoir été informés de cette décision ni avoir reçu d’avis d’expulsion. Comme la décision de justice porte sur une zone qui s’étend bien au-delà de Titanyen, des milliers de personnes installées dans le secteur sont concernées. Il s’agit, pour la plupart, de personnes déplacées en mars 2010, à la suite du séisme. Amnesty International pense que les habitants du Village des pêcheurs et du Village grâce de Dieu (également appelé Madamoi) risquent d’être expulsés de force très prochainement.
Titanyen, le Village des pêcheurs et le Village grâce de Dieu font partie de Canaan, une large bande de terre que le gouvernement aurait déclarée d’utilité publique en mars 2010, soit deux mois après le séisme. Des dizaines de milliers de personnes ayant perdu leur logement lors du tremblement de terre y ont été réinstallées. Toutefois, on ne sait toujours pas quelle portion exacte des terrains a été visée ni quel est l’état d’avancement de la procédure d’expropriation. Les personnes qui y vivent ne bénéficient d’aucune sécurité d’occupation et nombre d’entre elles risquent d’être expulsées par ceux qui se revendiquent propriétaires des terrains.
DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES
MENTIONNÉS CI-APRÈS, en français ou dans votre propre langue :
priez instamment les autorités de veiller à ce que les habitants de Canaan ne soient pas expulsés en dehors de toute procédure légale, sans préavis suffisant ni consultation, et de garantir que toutes les personnes concernées bénéficient d’une solution de relogement adéquate ;
demandez qu’une enquête soit menée sur l’implication de représentants des autorités nationales dans une expulsion illégale, et sur le recours supposé à une force excessive par des agents de police ;
appelez vivement les autorités à chercher des solutions durables aux besoins d’hébergement des habitants de Canaan et des centaines de milliers de personnes qui vivent encore dans des camps de fortune. |