Tingandogo |
|||||||||||
What is affected |
|
||||||||||
Type of violation |
Forced eviction Demolition/destruction |
||||||||||
Date | 14 April 2014 | ||||||||||
Region | AFF [ Africa francophone ] | ||||||||||
Country | Burkina Faso | ||||||||||
Location | Tingandogo, Ouagadougou | ||||||||||
Affected persons |
|
||||||||||
Proposed solution |
Prosecute perpetrators and ensure raparations for victims. |
||||||||||
Details |
|
||||||||||
Development |
|
||||||||||
Forced eviction | |||||||||||
Costs | |||||||||||
Demolition/destruction | |||||||||||
Duty holder(s) /responsible party(ies) |
|
||||||||||
Brief narrative |
Destruction de la zone non lotie de Tingandogo / Ouagadougou : des centaines de familles sans abris
Publié le mardi 15 avril 2014 | Le Quotidien
Les habitants de Tingandogo, zone non lotie, située dans la commune rurale de Komsilga, n’oublieront pas de si tôt la date du lundi 14 avril 2014. Ils ont vu leurs maisons d’habitation démolies, dans le cadre du projet d’extension de l’Hôpital national Blaise Compaoré. Après cet épisode, beaucoup d’entre eux resteront sans abris, pendant un bon moment.
Il est 8 h 30 mn, ce lundi 14 avril 2014, à Tingandogo, zone non lotie, située dans la commune rurale de Komsilga. Le quartier grouille de monde en ce premier jour ouvrable de la semaine, également d’école. Cris et pleurs par-ci, bruits de moteur ou de marteau par-là. Bref, une grande animation. A bord de véhicules 4X4 (une quinzaine), des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), de la gendarmerie et de la police, quadrillent le périmètre. Sous leur regard, hommes et femmes s’empressent de transporter leurs bagages. Chacun y va de ses moyens : ânes, charrettes, vélos, motos, tricycles ou véhicules. L’essentiel est de pouvoir évacuer ses affaires au plus tôt. Nous faisons quelques pas de plus dans le quartier. Le spectacle qui s’offre est désolant. Des enfants sont en pleurs tandis que leurs mères sont en larmes. Les bagages sont entreposés pêle-mêle : draps, ustensiles, matelas, meubles, appareils électroménagers…se disputent la place au beau milieu des tas d’immondices. Des hommes assistent impuissants à la destruction de leurs maisons par un bulldozer. D’autres, plus prévoyants, commencent par arracher eux-mêmes les toitures de leurs maisons avant l’arrivée du bulldozer. Car, il faut sauver tout ce qui peut l’être. Et cela, Yacouba Sanou, le sait. Après avoir arraché ses toitures, il s’attèle à évacuer ses affaires de la maison. Dépité, l’air déboussolé, il raconte : « On ne sait pas ce qui se passe. A notre surprise, ils sont venus avec des machines et des éléments de la CRS pour détruire les maisons ».
Ce qui se passe, c’est que le projet de démolition des habitats, porté par les autorités, vient d’être mis en exécution. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’extension de l’Hôpital national Blaise Compaoré. Les autorités n’ont donc pas hésité à employer les moyens forts pour déguerpir les habitants à qui elles avaient donné un délai de deux semaines pour se trouver de nouveaux logements. A en croire Moussa Kouanda, c’est à 5 h du matin que les agents chargés de démolir les concessions, accompagnés par des éléments de la sécurité, ont investi les lieux, alors que bon nombre d’habitants étaient encore plongés dans le sommeil. « Mais, c’est à partir de 6 h qu’ils ont commencé à détruire les maisons », a-t-il poursuivi. Mais pourquoi ces habitants ont-ils attendu que le délai expire avant de se trouver de nouveaux logements ? Deux raisons expliquent cet état de fait. Si certains habitants sont restés sur place parce que ne sachant pas où aller, ce n’est pas le cas pour d’autres, à l’image de Yacouba Sanou. « On pensait qu’ils allaient, dans un premier temps, construire la clôture en épargnant les habitats qui ne se trouvent pas sur la trajectoire de la clôture. Ainsi, cela nous aurait laissé un peu plus de temps pour chercher de nouveaux logements. A notre grande surprise, ils sont en train de détruire tous les habitats », regrette-t-il.
Même son de cloche chez Amado Jérémy Tiendrébéogo : « Ce matin, quand nous nous sommes réveillés, nous avons vu un Caterpillar qui est en train de démolir les maisons. Pourtant, ils avaient dit qu’ils allaient juste faire une clôture de 12 mètres. Mais, nous sommes surpris de voir qu’ils sont en train de détruire les habitations.
Nous avions voulu rester à l’intérieur de la clôture pendant encore quelques temps ». De son côté, Moussa Kouanda ne s’attendait pas à ce qu’on épargne certains habitats. Toutefois, il avait espoir qu’on « donnerait un nouvel espace » aux habitants de Tingandogo.
Où aller ? Quel avenir pour les élèves ?
« On nous avait prévenu, mais on ne savait pas que ça serait comme ça », reconnaît Sébastine Yago, élève en classe de 1re. Installée dans le quartier avec ses parents, il y a quatre mois, elle ne s’attendait pas à vivre une telle situation. Maintenant que les habitats de Tingandogo sont démolis, elle ne « sait même pas où aller ». Comme elle, la plupart des habitants ne savent pas où aller. Certains ont entreposé leurs bagages pêle-mêle et n’ont pas le choix que de dormir à la belle étoile, en attendant d’avoir une solution. « Je vais voir du côté de mes connaissances, si quelqu’un peut m’héberger avec ma famille », a désespérément lancé Yacouba Sanou. «
En attendant, je vais aller chez mes parents à Kamsonghin », a, pour sa part, confié Moussa Kouanda. Un autre problème qui se pose après la démolition des habitats demeure le problème de scolarité des élèves. Pourront-ils terminer l’année scolaire ? « Non », ont répondu, avec amertume, certains parents d’élèves. « J’ai quatre enfants dont trois qui vont à l’école.
Je ne sais pas si les enfants pourront continuer les études cette année puisque, leur école se trouve ici (ndlr : Tingandogo) », regrette Moussa Kouanda. Pour lui, cette situation n’aurait pas dû se présenter si l’appel lancé aux autorités avait eu un écho favorable. « On avait lancé un appel aux autorités. On est même passé à la radio Savane FM. On a été chez le Mogho Naba, mais rien n’a changé », déplore-t-il. Pour d’autres parents, le plus urgent est de trouver un nouvel abri que de penser au problème d’école des enfants, même s’ils reconnaissent « l’école est une priorité ». Sur le terrain pour apporter un soutien moral aux habitants de Tingandogo, Séni Sana du réseau No-vox dit être « découragé ». « Ce n’est pas une solution au problème. J’ai assisté aux pleurs des femmes et des enfants.
Le problème de logement se pose désormais pour ces gens qui vivent dans l’insécurité », fait-il remarquer. « Nous avons rencontré les autorités communales de Komsilga, mais sans suite favorable. On leur avait demandé de trouver une solution de relogement. Mais, elles n’ont pas répondu favorablement à notre requête », rappelle-t-il. Séni Sana est convaincu qu’il y avait la possibilité de reloger certains habitants : « Maintenant c’est compliqué. On ne peut plus faire de recensement. Nous avions dit de trouver une solution pour certains habitants parce qu’il y a un fichier informatisé qui permet d’identifier ceux qui ont fait l’objet d’attribution de parcelles. On pouvait trouver à ceux-là des parcelles dans la commune de Komsilga », explique-t-il. Maintenant que les habitats sont démolis, le réseau No-vox n’entend pas rester sans rien faire. « Après, nous allons essayer de convoquer les gens qui se trouvent dans cette situation. Nous allons envoyer des messages à nos réseaux sur le plan national et international. Nous allons appeler les gens dans la perspective de nouvelles négociations », a promis Séni Sana. Par ailleurs, nous avons joint au téléphone le maire de Komsilga qui dit être en Italie.
Par Alphonse Chiba GUEBRE, Ouaga.com http://news.aouaga.com/h/24999.html
Burkina Faso : alerte expulsion forcée - urgence solidarité internationale ! dimanche 13 avril 2014 Grand risque d’expulsion par la force sur les terrains situés à l’ouest de l’hôpital Blaise Compaoré à Komsilga, proche commune de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Près de 7000 habitations de la zone non-lotie de Tingandogo risquent d’être détruit demain. Près de 7000 personnes et leur familles sont concernées. Les machines de chantiers sont en place, les policiers des compagnie de sécurité sont prêts à intervenir. Les habitants sont totalement désemparés, ils n’ont pas de solution de rechange pour leurs familles. « Le 13 octobre 2004, lors d’une conférence à Nogr Massoum, le Directeur Adjoint de l’ONU-HABITAT, Le Ministre de l’Habitat, le Maire de Ouagadougou et un représentant des chefs coutumiers se sont engagés par signature à ne plus déguerpir des zones non-loties au Burkina Faso sans recasement » souligne le MSP-DROL, qui regrette que ces autorités signataires oublient leur engagement et refusent de s’exprimer sur cette affaire. C’est le Haut Commissaire de la province du Kadiogo, Halidou Ouédraogo qui s’est chargé de donner un ultimatum de quinze jours aux habitants pour déguerpir, sans la moindre proposition de négociation. Les représentants du MSP-DROL regrettent que le Haut Commissaire s’oppose à toute recherche de solution raisonnable entre tous les acteurs, ce dernier ayant refusé leurs invitation au dialogue en ne répondant à aucun des sept courriers qui lui ont été adressé concernant cette affaire. Le Haut Commissaire laisse entendre que rien ne pourra empêcher l’expulsion des 7000 habitants de la zone, sans s’inquiéter du sort de ces familles, dont la majorité des enfants sont scolarisés dans les écoles environnantes. Considérant qu’il y a suffisamment d’espace à Komsilga pour reloger les habitants menacés d’expulsion, le MSP-DROL espérait que le maire de cette commune mettrait des terrains à disposition des familles en détresse. Une réuinion donc eu lieu mardi 8 avril en présence des conseillers de la Commune, du Maire de Komsilga, du commandant de Brigade et de représentant des habitants de la zone non-lotie. Le maire a malheureusement mis fin à la réunion en disant qu’il devait faire le point avec le Haut Commissaire concernant ce conflit. Certains habitants rappellent que le maire de Komsilga leur a fait des promesses durant sa campagne électorale et qu’il serait temps qu’il les tiennent. Les représentants du MSP-DROL s’inquiètent de la suite des événements. En effet, certains habitants de Komsilga relatent des violences policières commises gratuitement contre eux. Roukiata raconte ainsi au journal Le Quotidien qu’elle a perdu connaissance suite à des coups des forces de sécurité quand elle s’est approchée pour se renseigner sur le motif de la présence policière dans la zone. « Quand je les ai approché, le mercredi dernier, ils (ndlr : les policiers) m’ont dit qu’on les a envoyé pour gâter et non pour négocier » Le MSP-DROL invite tous ses sympathisants à relayer cette affaire dans leurs réseaux. Le MSP-DROL lance aussi un appel à la solidarité internationale. Vous pouvez interpeller les autorités burkinabè pour les inciter à rechercher une solution raisonnable et éviter la mise à la rue de milliers de personnes. Amis burkinabè, vous pouvez interpeller le ministère de l’Habitat aux numéros suivants : + (226) 50 32 49 49 - 50 32 68 30 - 50 30 57 86 Amis français, vous pouvez vous adresser à l’ambassade du Burkina Faso à Paris au 01 43 59 90 63 // Fax : 01 42 56 50 07 ou bien sur sa page Facebook https://www.facebook.com/ambabfpari... Amis suisses, vous pouvez interpeller l’ambassade du Burkina Faso de Genève au + 41 (022) 734 63 30 ou par mail à info@ambaburkinafaso-ch.org Solidarité avec les habitants des aires de l’hôpital Blaise Compaoré ! Pas d’expulsion sans recasement ! | ||||||||||
Costs | € 0 | ||||||||||