Douar Askar et Ocean

What is affected
Type of violation Forced eviction
Demolition/destruction
Date 03 March 2025
Region MENA [ Middle East/North Africa ]
Country Morocco
Location Rabat

Affected persons

Total 200
Men 0
Women 0
Children 0
Proposed solution
Details

Development
Forced eviction
Costs
Demolition/destruction
Housing losses
- Number of homes
- Total value €

Duty holder(s) /responsible party(ies)

State
Brief narrative

Rabat la vague de démolitions des maisons se poursuit dans le quartier de L’Océan

Walid Ayadi, le360

03/03/2025

Les autorités de Rabat poursuivent leur campagne intensive de démolition de bâtiments dans le quartier L’Océan, dans l’arrondissement de Hassan, sous la supervision de Mohamed El Yaacoubi, wali de la région de Rabat-Salé-Kénitra.

L’opération, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du mardi 4 mars, a mobilisé des bulldozers et divers engins pour enlever toutes les constructions érigées sur le domaine public, y compris plusieurs maisons et commerces.

Les services concernés ont informé les locataires et propriétaires de ces biens de la nécessité de les évacuer avant le début des démolitions.

Cette campagne a suscité la colère des personnes affectées, qui ont dénoncé ce qu’elles considèrent comme un «déplacement forcé».

Cités par Al Akhbar, des habitants ont déclaré que l’opération ne respectait pas certaines conditions légales, notamment en raison d’un préavis insuffisant: ils ont été informés le samedi 1er mars dernier, tandis que les démolitions ont commencé dès ce lundi 3 mars.

Ils ajoutent que plusieurs d’entre eux ont présenté des documents prouvant leur propriété sur les biens concernés, mais cela n’a pas empêché l’exécution de la décision de démolition.

«Certains habitants soupçonnent cette opération d’être liée à un projet d’investissement touristique prévoyant la construction de deux hôtels de sept étages au profit d’un investisseur étranger», écrit-on.

Les riverains impactés affirment que la campagne ne s’est pas limitée aux commerces accusés d’occuper illégalement l’espace public, mais a également touché des maisons construites il y a plus de 60 ans. Ils soulignent que ces habitations sont raccordées aux réseaux d’eau, d’assainissement et d’électricité, ce qui témoignerait de leur statut légal.

«Face à cette situation, les résidents ont sollicité l’aide d’associations pour contester l’opération, signalant plusieurs irrégularités, telles que l’absence de procès-verbaux de démolition et le non-respect des mesures de sécurité. En effet, certaines maisons sont restées sans portes, obligeant les habitants à installer des planches en bois pour protéger leurs biens», a-t-on encore écrit.

De son côté, une source au sein de l’administration régionale a indiqué que cette opération s’inscrivait dans un plan global visant à développer le quartier qui était, dans les années 1970, un havre résidentiel pour les familles de Rabat.

L’objectif est de restructurer le quartier et d’améliorer ses infrastructures pour le rendre plus attrayant et adapté à la vie urbaine et au tourisme.

Ce plan prévoit notamment la création d’espaces verts, l’élargissement des routes et ruelles, ainsi que la restauration de l’aspect esthétique du quartier.

Il s’inscrit dans une série d’initiatives menées depuis plusieurs années pour récupérer le domaine public dans plusieurs zones de Rabat, telles qu’Al Akkari, Les Orangers et la Médina.

Article original

Rabat : les démolitions de logements sèment colère et désarroi

11 mars 2025

Alors que les autorités justifient les opérations de démolition de bâtiments dans plusieurs quartiers de Rabat par des impératifs de sécurité et d’aménagement, la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’homme (LMCDH) dénonce des violations massives du droit à un logement décent.

La Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’homme (LMCDH) s’associe à la colère de centaines de familles résidant à Rabat qui se sont retrouvées du jour au lendemain sans abri ni refuge. Une situation qui plonge ces familles déjà vulnérables dans l’insécurité et la peur du lendemain, les obligeant à chercher un nouveau logement dans un contexte économique difficile marqué une inflation généralisée. Dans un rapport intitulé « Les droits de l’Homme au Maroc entre engagements et violations », l’organisation dénonce des violations du droit au logement.

L’une des violations les plus frappantes est la démolition de logements dans les quartiers informels sans indemnisation équitable ni relogement des habitants concernés, fait-elle savoir, précisant que des villes comme Casablanca, Kénitra, Témara et Rabat ont connu des vagues de démolitions ayant affecté des milliers de familles. Fort de ces constats, la ligue appelle à garantir une indemnisation juste pour toutes les familles touchées, à leur fournir un logement de remplacement ou une aide financière adéquate, et à adopter une approche sociale dans les programmes de restructuration urbaine plutôt que de recourir à des décisions de démolition sans alternatives claires.

Le rapport évoque également la crise du logement. Il souligne qu’elle ne se limite pas aux démolitions. Le rapport pointe la domination du marché immobilier par les grands promoteurs, qui bénéficient de facilités énormes, comme l’acquisition de terrains à bas prix et des exonérations fiscales. Mais les classes moyennes et les petits fonctionnaires souffrent de la cherté des prix : ils sont confrontés à des prix inaccessibles et à l’absence de mesures de soutien. Des cas de corruption au sein des institutions publiques de logement sont également mentionnés dans le rapport.

Une société du secteur est d’ailleurs accusée « de mauvaise gestion et de collusion avec des entrepreneurs privilégiés ». Ces pratiques ont entraîné le retard de nombreux projets de logement social et privé devant permettre à des milliers de familles d’accéder à un toit décent. Pour inverser la tendance, la LMCDH appelle à une réforme en profondeur des politiques du logement. L’organisation propose notamment d’instaurer une taxation progressive sur les grands promoteurs immobiliers afin de limiter la spéculation et de favoriser une répartition plus équitable des logements, et de restructurer les programmes de logement social pour inclure les classes moyennes et les petits fonctionnaires, notamment en leur attribuant des terrains à prix réduit et en facilitant l’accès à des crédits avantageux.

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